En France, la biodiversité urbaine est soumise à une pression croissante due à la densification du tissu urbain, à l'artificialisation des sols et à la fragmentation des habitats. Face à ces enjeux, les trames vertes et bleues apparaissent comme des outils d’aménagement pour réconcilier le développement urbain et les continuités écologiques.
Qu'est-ce que la trame verte et bleue ?
La trame verte et bleue (TVB) est un réseau de continuités écologiques visant à maintenir et à restaurer les liaisons entre les réservoirs de biodiversité (zones humides, forêts, prairies...) via des corridors écologiques (ripisylves, haies, jardins urbains...). Ce dispositif, instauré par les lois Grenelle I et II, est aujourd'hui inscrit dans le Code de l'environnement (art. L371-1).
Il distingue deux composantes :
- la trame verte, relative aux milieux terrestres naturels et semi-naturels ;
- la trame bleue, liée aux réseaux aquatiques (cours d'eau, zones humides).
L'objectif est d'assurer la libre circulation des espèces, leur reproduction et leur alimentation, tout en préservant les services écosystémiques essentiels aux humains.
Pourquoi intégrer des trames vertes et bleues en ville ?
En milieu urbain, les trames vertes et bleues répondent à plusieurs fonctions essentielles.
Préserver la biodiversité locale
En zone urbaine dense, la biodiversité est souvent appauvrie, limitée à quelques espèces résistantes aux perturbations humaines. Les trames vertes et bleues permettent de reconnecter les habitats, de favoriser le retour d'espèces sensibles et d'améliorer la diversité biologique globale. Elles assurent également un soutien aux cycles de vie des espèces (alimentation, reproduction, migration), indispensables à la résilience des écosystèmes urbains.
Améliorer le cadre de vie
Les espaces verts continus et connectés offrent des bénéfices directs aux habitants : fraîcheur en période estivale, espaces de repos et de détente, réduction du bruit, agrément paysager. Ils participent aussi à une meilleure santé mentale et physique, en facilitant l'accès à la nature au quotidien.
Limiter les risques climatiques
Les trames végétalisées absorbent les eaux pluviales, réduisant les risques d’inondation. Elles atténuent aussi les effets des îlots de chaleur grâce à l’évapotranspiration des plantes et au stockage du carbone. En période de canicule, ces zones jouent un rôle de régulateur thermique essentiel.
Connecter les espaces naturels intra et extra-urbains
La continuité écologique entre les zones naturelles situées en périphérie et les espaces verts urbains renforce la mobilité des espèces. Cela améliore la fonctionnalité globale des écosystèmes et favorise la diffusion des espèces sur l’ensemble du territoire communal et intercommunal.
Des trames bien identifiées permettent de cibler des actions locales sur les espaces relais (noyaux secondaires, jardins partagés, délaissés urbains) et de construire des stratégies d’action sur les territoires.
Aménagement de trames vertes et bleues : des solutions concrètes
La mise en œuvre d'un aménagement de la trame verte et bleue repose sur une combinaison d'espaces naturels, de corridors écologiques et de mobilier urbain adapté.
Les équipements de Francioli, conçus pour une intégration harmonieuse aux milieux naturels et urbains, offrent des leviers d'action concrets pour les collectivités. Par exemple :
- des bancs et jardinières en béton, favorisant la végétalisation de l’espace public ;
- des sanitaires et abris respectueux des contraintes paysagères et environnementales ;
- des bornes réalisées avec des matériaux durables et locaux et pouvant délimiter des zones d’accès réservés aux usages compatibles avec l’accueil du vivant (piétonnisation, réduction des nuisances sonores...).
Ces équipements s’inscrivent dans une démarche de construction bas carbone et de valorisation du vivant en ville. En associant infrastructures et nature, ils accompagnent les stratégies locales de continuité écologique sans compromettre l’usage des espaces publics.
Comment mettre en œuvre une trame verte et bleue à l’échelle d’une collectivité ?
Mettre en place de trames vertes et bleues efficaces nécessite une approche territoriale structurée. Plusieurs leviers d'action sont à mobiliser en concertation avec les parties prenantes locales.
Réaliser un diagnostic écologique de territoire
Première étape incontournable, le diagnostic vise à repérer les réservoirs de biodiversité et les corridors existants ou potentiels. Il s'appuie sur des outils comme les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE), les atlas de la biodiversité communale ou les inventaires.
Cartographier les continuités écologiques
Sur la base du diagnostic, il convient de cartographier les éléments de trame verte et bleue (espaces boisés, zones humides, corridors linéaires...) ainsi que les ruptures à restaurer. Les délaissés urbains, les alignements d’arbres ou les fossés végétalisés peuvent constituer des points stratégiques. Pour apprécier le rôle des sols dans l'équilibre écologique urbain, on parle plus spécifiquement de trame brune.
Intégrer la trame verte et bleue dans les documents d’urbanisme
Les résultats doivent être traduits dans les documents de planification territoriale : Plans Locaux d'Urbanisme (PLU), Plans Locaux d'Urbanisme intercommunaux (PLUi), Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) et Plans Climat Air Énergie Territoriaux (PCAET). Cette intégration garantit la prise en compte juridique de la trame verte et bleue dans les projets d’aménagement.
Concevoir des aménagements sobres et adaptés
Enfin, la mise en œuvre passe par des aménagements concrets : végétalisation de voiries, restauration de zones humides, installation de mobilier urbain écoresponsable. Ces interventions doivent être adaptées au contexte local, tant écologique que social et paysager.
Un cadre réglementaire en renforcement constant
Depuis 2024, le décret n°2012-1492 et l'article L.371-1 du Code de l'environnement ont été renforcés pour garantir une meilleure prise en compte de la fonctionnalité écologique.
Les collectivités doivent intégrer les trames vertes et bleues dans leurs documents d’urbanisme, en veillant à :
- préserver les réservoirs de biodiversité ;
- rétablir les corridors interrompus ;
- évaluer les impacts des projets sur les continuités écologiques.
Des outils comme les SRCE, les plans climat et les référentiels de l’Office français de la biodiversité (OFB) continuent d’encadrer les démarches locales, en cohérence avec ces nouvelles exigences.