Combien coûtent les déchets sauvages aux collectivités ?
Les collectivités interrogées dans le cadre de l’enquête de l’Ademe publiée en 2019, déclarent un budget moyen de près de 60 000 € par an. Le coût moyen par habitant, généralement situé autour des 5 €, peut aller jusqu’à 50 € par contribuable dans certaines communes.
Le prix moyen de gestion de la tonne de déchets sauvages
Le coût moyen de gestion d'une tonne de déchets sauvages et de 900 €, alors que les coûts de gestion des déchets classiques se situent entre 150 € et 200 € la tonne, collecte et traitement inclus.
Les déchets dangereux ainsi que ceux nécessitant des besoins de gestion spécifiques, peuvent afficher des coûts de collecte et de traitement plus élevés. Certains dépassent les 1000 € par tonne.
Le coût des études de qualification des déchets sauvages
Pour mieux comprendre l'impact des déchets sauvages sur leur territoire, certaines communes entreprennent la réalisation d'études préalables. Ces diagnostics visent à quantifier et à qualifier les dépôts pour mieux lutter contre ce fléau. Ce type d’opérations se chiffre en dizaines de milliers d’euros.
Parmi les collectivités interrogées, l’Ademe a recueilli le témoignage d'une communauté d'agglomération ayant spécialement embauché un stagiaire à cet effet. Son travail préliminaire a été poursuivi par un bureau d'études pour un coût total de 35 000 € hors taxe.
Le coût global des déchets sauvages
L’enquête de l’Ademe rapporte un budget global de 700 000 à 800 000 € pour un projet complet mené par un syndicat mixte. Cette enveloppe conséquente a permis d’adresser chaque étape associée aux déchets sauvages :
- l'évaluation des dépôts ;
- le nettoyage des déchets ;
- les campagnes de sensibilisation ;
- la remise en état des sites.
L'affectation de ces coûts se répartit différemment selon les communes entre le budget général et les budgets alloués spécifiquement aux déchets, à l’environnement, au service technique, à la voirie ou encore aux espaces verts et au littoral.
La répartition des coûts sur les territoires français
La problématique des déchets touche inégalement le territoire français. Cette disparité s'observe selon le type de territoire et aussi selon les politiques locales.
Les zones les plus touchées en France
Les zones rurales sont très impactées par les dépôts sauvages, et plus encore lorsqu'elles se trouvent en bordure d'agglomération ou à proximité des grands axes routiers.
Les zones touristiques ainsi que les espaces naturels relativement isolés souffrent aussi de l'abandon de déchets.
Les zones industrielles ou commerciales, excentrées et peu surveillées, constituent aussi des lieux propices à ces dépôts.
Les spécificités locales défavorables
L'accessibilité et le caractère gratuit ou payant des points de collecte des déchets ont des effets directs sur la quantité de dépôts sauvages. Par exemple, il a été montré que dans les territoires où les déchetteries acceptaient gratuitement l'amiante, le matériau était beaucoup moins présent dans les déchets sauvages.
Le dépôt sauvage est dans ce cas un délit commis avec une approche presque rationnelle qui consiste à comparer le coût du traitement et le montant de l'amende. Au moment de l'enquête présentée dans le rapport 2019 de l’Ademe, l'amende forfaitaire est fixée à 68 €. Elle ne s'applique qu'en cas de flagrant délit et le montant reste inférieur au coût du traitement d'une plaque d'amiante, estimé à une centaine d'euros.
Déchets sauvages : quels sont les motifs avancés ?
Une récente étude menée par l'Institut Terram s'est penchée sur l’abandon des déchets en milieu rural. Les résultats publiés en novembre 2024 permettent de comprendre ce qui motive encore ces incivilités.
Un fonctionnement de collecte incompréhensible
Un quart des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête Terram a fait part de son incompréhension vis-à-vis des dispositifs de collecte existants. Le fonctionnement, et même l'utilité de ces solutions, est remis en cause.
Une sous-estimation des conséquences
Les justificatifs avancés par ceux à qui « il arrive de jeter des déchets dans la rue » tendent tous à minimiser les conséquences du geste : les petits déchets se décomposent rapidement, personne n'est mis en danger, nous payons pour que les lieux publics soient nettoyés, la rue n'est pas un espace naturel donc l'environnement n'est pas en danger…
La contagion comportementale
Dans le cadre de cette enquête, ce sont les plus jeunes de 18 à 34 ans qui se révèlent les plus enclins à jeter des déchets si la voie publique est déjà souillée. Cet effet de contagion touche 28 % à 33 % des jeunes contre seulement 7 % des plus de 65 ans en milieu rural.
Ce phénomène est une réalité sur tout le territoire. Il a déjà été observé en milieu urbain et aux abords des points d'apport de déchets. Les lieux visiblement mal entretenus découragent davantage l'adoption des gestes écocitoyens, et inversement.
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