Ville du quart d’heure : un cadre pour moderniser les espaces publics

03 déc 2025

« Réduire les déplacements du quotidien sans renoncer aux services essentiels », telle est la promesse de la ville du quart d’heure. Derrière ce concept se dessine un cadre concret pour repenser l’aménagement des quartiers existants. Les bancs, les sanitaires publics, le mobilier urbain et les services accessibles conditionnent directement l’autonomie piétonne et la qualité de vie dans les collectivités. La ville du quart d’heure invite ainsi les élus et les services techniques à regarder l’espace public comme une infrastructure de proximité à part entière.

La ville du quart d’heure : un modèle urbain fondé sur la proximité des usages

La ville du quart d’heure repose sur une idée simple : permettre à chaque habitant d’accéder à l’essentiel de ses besoins quotidiens à moins de quinze minutes à pied ou à vélo. Ce modèle remet le temps au centre de l’organisation urbaine. Il ne s’agit plus d’aller plus vite ou plus loin, mais de réduire la distance entre les lieux de vie, de travail, de services et de loisirs.

Ce cadre s’inscrit dans une réponse aux limites de l’urbanisme fonctionnel hérité du XXe siècle, fondé sur la séparation des usages et la dépendance à la voiture. La ville du quart d’heure vise au contraire une proximité choisie, appuyée sur des modes de déplacement doux et une meilleure répartition des fonctions urbaines : se loger, travailler, s’approvisionner, se soigner, apprendre et s’épanouir.

Pourquoi l’espace public compte dans la ville du quart d’heure ?

La proximité se vit au quotidien dans l’espace public. Les trottoirs, les places, les parcs et les cheminements piétons sont les infrastructures de la ville du quart d’heure.

Si les trajets courts sont possibles sur le plan cartographique, ils ne sont réellement pratiqués que si les parcours sont clairs, continus et bien aménagés. L’espace public accompagne ainsi les usages et conditionne la durée des déplacements à pied.

Plusieurs éléments peuvent transformer une distance théorique en une pratique réelle, comme par exemple : la largeur des cheminements, la sécurisation des traversées ou encore la présence de mobilier urbain de repos.

Le maillage de services, condition de l’autonomie piétonne

L’autonomie piétonne repose sur un principe simple : pouvoir se déplacer sans contrainte physique ou fonctionnelle. Marcher quinze minutes dans un quartier suppose la possibilité de s’arrêter, de s’asseoir, de faire une pause, de se repérer.

Des points d’appui réguliers pour marcher en ville

Les bancs, les zones d’ombre, les espaces calmes et végétalisés conditionnent la capacité de nombreux publics à se déplacer à pied. Les publics sensibles sont particulièrement concernés : personnes âgées, familles avec enfants, personnes à mobilité réduite… Un quartier praticable à pied est un quartier qui accepte le temps long, la pause et l’appropriation de l’espace public.

Les sanitaires publics, un équipement du quotidien

Parmi les services de proximité, les sanitaires publics restent souvent sous-estimés dans les projets d’aménagement. Pourtant, leur absence limite directement le temps passé dans l’espace public et exclut de fait certains usages.

Accéder à des sanitaires propres, accessibles et bien intégrés conditionne la fréquentation des places, des parcs, des centralités commerciales ou des équipements publics. C’est un facteur clé pour l’inclusion des personnes âgées, des enfants, des personnes en situation de handicap, mais aussi pour l’attractivité globale d’un quartier.

Dans une logique de ville du quart d’heure, les sanitaires publics sont un maillon indispensable dans la chaine de déplacement à pied ou à vélo.

Des équipements visibles, accessibles et pensés pour durer

Pour être efficaces, les équipements de proximité doivent être immédiatement identifiables, faciles d’accès et adaptés à un usage intensif. Leur implantation doit répondre à une logique de réseau, en cohérence avec les flux piétons et les usages réels.

La question de la maintenance est centrale. Un équipement mal entretenu devient rapidement un point de rupture dans le parcours. La ville du quart d’heure se joue autant dans la conception que dans la durée d’exploitation des équipements.

Proximité théorique VS proximité vécue : enseignements de terrain

Les expériences locales montrent que la ville du quart d’heure est façonnée au cas par cas selon les usages et les marges de transformation propres à chaque territoire.

Paris : un socle commun de services à l’échelle des quartiers

À Paris, la ville du quart d’heure s’est traduite par une réflexion sur l’usage des équipements existants et la création d’un socle commun de services accessibles dans chaque quartier. L’enjeu n’est pas de multiplier les constructions, mais de transformer les lieux pour accueillir plusieurs fonctions (écoles ouvertes hors temps scolaire, kiosques citoyens, équipements sportifs…). La proximité fonctionne lorsque les espaces publics et les équipements sont pensés comme des lieux de vie évolutifs.

Mulhouse : améliorer les situations de convivialité

À Mulhouse, la population accède aux services du quotidien en moins de dix minutes à pied. Le défi n’est donc pas celui de la distance, mais de la qualité des situations de convivialité.

Les études ont mis en lumière l’importance des continuités piétonnes, du confort des espaces publics et du renforcement des équipements de proximité pour transformer une ville déjà dense en une ville réellement praticable à pied.

Ce cas illustre une réalité partagée par de nombreuses villes moyennes, où la proximité existe, mais doit être consolidée par des aménagements adaptés aux usages quotidiens.

Des équipements adaptés pour accompagner la marche et les usages du quotidien

Les sanitaires publics, le mobilier urbain, les zones de pause ou les équipements de propreté contribuent directement à la qualité de l’expérience piétonne. Leur intégration architecturale, leur résistance aux usages intensifs et leur facilité d’entretien sont des critères essentiels pour accompagner durablement la marche et la vie locale.

Spécialiste de l’aménagement urbain et des sanitaires publics, Francioli accompagne les collectivités dans la mise en œuvre concrète de la ville du quart d’heure. Par la conception d’équipements de qualité, accessibles et pensés pour un usage quotidien, Francioli contribue à structurer des espaces publics durables, au service de la proximité et de l’autonomie piétonne.

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