Toilettes sans eau : sont-elles adaptées aux villes ?

30 juil 2025

27 litres d’eau potable : c’est la quantité utilisée chaque jour par personne pour actionner les chasses d’eau en France. Dans un contexte de pression croissante sur la ressource, ce gaspillage interroge. Pour y remédier, les toilettes sèches s’imposent comme une alternative écologique et économique. Leur déploiement en milieu urbain dense soulève toutefois des questions techniques, réglementaires et d’acceptabilité. Les villes peuvent-elles réellement franchir le pas ? Pour quels usages ces équipements sont-ils pertinents ?

 

Toilettes sèches : définition et fonctionnement

Les toilettes sèches sont des toilettes sans eau. Ces sanitaires reposent sur un principe simple : séparer les matières solides et liquides à la source, puis les valoriser.

Contrairement aux installations classiques, aucun raccordement au réseau d’eau potable ni au système d’assainissement collectif n’est requis. Le compostage des fèces et la récupération des urines permettent de transformer ces déchets en ressources, notamment pour l’agriculture périurbaine.

En plus de leur faible impact environnemental, ces dispositifs présentent l’avantage d’une installation rapide et légère, ce qui explique leur succès grandissant dans les espaces naturels et les zones périurbaines. Leur intégration en contexte urbain dense impose toutefois de repenser certains aspects techniques et réglementaires.

 

Pourquoi les collectivités s’y intéressent ?

Face aux enjeux de raréfaction de l’eau et à la hausse des coûts de traitement, les toilettes sèches suscitent un intérêt croissant auprès des collectivités locales.

Elles permettent de réaliser des économies substantielles. En France, près de 30 % du prix de l’eau est lié à la gestion des eaux usées. En supprimant le besoin en eau potable pour les chasses, ces équipements contribuent à réduire cette charge.

Sur le plan environnemental, elles s’inscrivent dans une logique d’économie circulaire. Les urines peuvent être valorisées comme engrais azoté et les matières solides transformées en compost pour fertiliser des espaces verts ou des parcelles agricoles périurbaines. Cette approche offre aux collectivités une solution locale pour limiter leur empreinte écologique.

Plusieurs villes ont déjà tenté l’expérience. À Lyon, l’expérimentation de toilettes sèches publiques en 2022 a accueilli les usagers sur quatre sites. Les retours ont été globalement positifs, notamment sur l’inclusivité des équipements et leur intégration dans l’espace public. À Bordeaux, l’association La Fumainerie a mené une expérimentation innovante de toilettes sèches à deux compartiments, installées aussi bien en milieu urbain que dans des foyers domestiques. Ces initiatives témoignent d’un réel potentiel… sous certaines conditions.

 

Limites et freins au déploiement en milieu urbain dense

Si les toilettes sèches offrent des avantages environnementaux indéniables, leur intégration en ville soulève plusieurs défis majeurs.

Les contraintes réglementaires figurent parmi les principaux obstacles : les normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite (PMR), les exigences sanitaires strictes et les obligations liées à la collecte et au traitement des matières imposent des adaptations techniques souvent complexes.

Les expérimentations ont également mis en lumière des freins logistiques. La gestion des flux importants d’usagers et l’organisation des vidanges peuvent devenir problématiques en milieu urbain. À Lyon, sur les sites fréquentés par quelque 360 000 usagers, seulement 25 % des urines collectées ont pu être valorisées en agriculture.

Enfin, l’acceptabilité sociale reste un point sensible. Malgré les efforts réalisés sur le design et l’hygiène, ces dispositifs souffrent encore d’une image dégradée auprès d’une partie du public, en particulier dans les zones touristiques et les centres-villes densément peuplés.

 

Pour quels usages urbains les toilettes sèches sont-elles adaptées ?

Les toilettes sèches sont naturellement adaptées à certains contextes : parcs urbains, aires de loisirs, sentiers périurbains ou événements temporaires. Dans les zones à faible ou moyenne fréquentation, elles permettent de répondre aux besoins des usagers tout en réduisant l’impact environnemental. Leur installation rapide, leur autonomie et l’absence de raccordement en font des solutions particulièrement adaptées pour les sites naturels ou isolés.

En revanche, leur déploiement en zones denses présente davantage de contraintes. Dans les centres-villes à forte affluence, les sites touristiques et pour les sanitaires PMR, l’intégration de toilettes sèches se heurte à des exigences élevées en matière d’hygiène, d’accessibilité et de robustesse. Les expérimentations, comme à Lyon, ont montré que même avec un entretien régulier, la gestion des flux importants et la collecte des résidus nécessitent des moyens conséquents.

Des solutions alternatives, comme celles proposées par Francioli, apportent une réponse ciblée. Grâce à des sanitaires autonomes permettant jusqu’à 80 % d’économie d’eau, une hygiène irréprochable et une parfaite conformité aux normes PMR, Francioli accompagne les collectivités dans la mise en place d’installations robustes et durables. Plusieurs villes comme Bourg-en-Bresse et Saint-Cast-le-Guildo ont déjà fait ce choix pour concilier écologie et confort d’usage.

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